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Proies, commensaux, mouvements et digestion

Les proies

lepidopteres

Les proies capturées sont très diverses et font toute la richesse de la culture des plantes carnivores.

La liste de ses proies serait trop longue à énumérer, mais elle est essentiellement constituée par des arthropodes (crustacés, myriapodes, insectes, arachnides), des rotifères, des protozoaires, et des nématodes. Pour les espèces possédant des pièges de grande dimension, on peut exceptionnellement observer la capture d’animaux plus évolués, comme des alevins, des têtards, des petits batraciens, des oisillons, et des petits mammifères.

De plus les plantes carnivores attrapent un grand nombre d’animaux. Ainsi, certains comptages ont montré qu’un hectare de drosera peut capturer jusqu’à 6 millions de lépidoptères, avec une moyenne de 4 à 7 par plante. Les proies capturées sont généralement adaptées à la taille du piège.

Dans le cas contraire, la plante fait une indigestion qui entraîne le pourrissement du piège.

Les commensaux

commensaux

Photo par Christian Loader : https://www.flickr.com/photos/christianloader/17802470671

Paradoxalement, certains animaux arrivent à vivre sur ces plantes, profitant des proies capturées: ce sont des commensaux. Ces animaux présentent des adaptations leurs permettant d’échapper aux pièges des plantes, ces adaptations peuvent être d’ordre anatomique (pattes permettant de marcher sur les sécrétions glissantes des pièges), ou physiologique (production d’anti-enzymes). Ces animaux se nourrissent des proies capturées par la plante et ils se trouvent ainsi à l’abri des prédateurs. En contre partie, ces animaux protègent la plante de ces divers parasites et leurs déjections agiront comme un engrais. De tels animaux ont été observés sur les genres byblis, darlingtonia, drosera, nepenthes, paepalanthus et sarracenia.

Ainsi de nombreuses espèces de punaises, comme cyrtopeltis droserae, se rencontrent sur les genres byblis et drosera. Des araignées, comme misumenops nepenthicola ou thomisus callidus, vivent dans les urnes de certains nepenthes. Une larve de diptère, endonepenthia tobaïca, se développe seulement dans le liquide digestif de nepenthes tobaïca. Une larve de mouche, sarcophaga sarraceniae, se trouve, quant à elle, dans le liquide digestif des sarracenia.

Mouvements et digestion

Le tissu végétal est composé d’un assemblage de cellules. Une cellule en équilibre contient de l’eau sous pression. Si un groupe de cellules est excité par un signal mécanique (contact), chacune d’elles se vide de son eau par un phénomène de porosité des parois (osmose). Il en résulte une contraction qui entraîne dans son mouvement les cellules périphériques restées en équilibre.

L’information permettant ces mouvements se transmet au niveau cellulaire par deux modes de propagation distincts: l’un électrique, l’autre chimique.

Le fonctionnement des pièges actifs est très bien illustré avec la Dionée.

Dans un premier temps, le piège va se refermer à la suite d’un contact de l’animal avec les poils sensitifs. Ce signal mécanique entraîne une variation rapide du potentiel d’action des cellules situées à la base des poils heurtés.

L’information se transmet par une circulation électrique jusqu’aux cellules de la zone charnière du piège qui, en se contractant, provoquent la fermeture des lobes.

Dans un second temps, les substances chimiques (amino-acides), excrétées par l’animal qui se débat, servent de signal aux cellules des parois internes du piège pour:

  • d’une part, provoquer le mouvement de resserrement progressif des lobes
  • d’autre part, déclencher la sécrétion enzymatique
  • enfin, inciter les cellules des glandes assimilatrices à entrer en fonction

Ces trois actions sont la conséquence d’une information véhiculée, de cellule en cellule à partir du signal émis, par transmission chimique.

La réouverture du piège correspond à un simple mouvement de croissance, dû au rééquilibrage des cellules contractées. La digestion est assurée, suivant les genres, par des enzymes ou des bactéries, parfois même par les deux.

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